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Le week-end dernier n'a peut-être pas connu la pluie, mais il a été suffisamment arrosé à Laguenne, lors de la nouvelle fête des vendanges où une dizaine de personnes ont été intronisées par la Confrérie des goûteurs de vin. Une fête en patois où se sont côtoyées de multiples animations.
La mine tristounette de tes confrères nous inquiète et nous sommes certains qu'en les abreuvant de notre bon vin, c'est la République que nous servons ! " Voilà une intronisation en bonne et due forme pour François Hollande. Comme tous ses confrères fraîchement élus, le député-maire le Tulle a reçu le sacrement de "Lou vi da Laguina ", ce week-end à la Fête des vendanges le Laguenne. La fête de la Sainte-Calmine, originalement placée au premier week-end suivant le 5 août, est maintenant installé, au goût de tous, fin septembre. Elle voit quelques citoyens guennois se faire introniser par la Confrérie des goûteurs de vin de Laguenne, drapés dans une capeline lie de vin et surmontés d'un large béret. LES INTRONISÉS Ce week-end a été marqué par dix intronisations et trois hommages aux confréries amies. Celle des mangeurs de farcidures, tout d'abord, qui soutient les Guennois depuis leur création, celle des Culs Noirs de Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne et la Confrérie du chapon des Monts-de-Blond pour finir. Trois voisins sans frontières pour qui " faire longue table est le sport préféré " et qui méritent bien cet hommage. Samedi matin, ce sont François Hollande, Alain Bouillaguet (maire de Ladignac-sur-Rondelles), Jean-Paul Chappoux (maire de Cornil), Jean-Louis Chabrillangeas (maire de Saint-Priest-de-Gimel), Dominique Laplace (maire de Marc-laTour) et Daniel Esmoingt (maire d'Espartignac) qui se sont prêtés au jeu de l'allocution oenologique dont il faut avouer que certains passages reflètent bien la qualité des brèves de comptoir guennoises. " Je garderais en réserve une piquette de derrière les fagots pour les soirs où les urnes ne t'auront pas donné entière satisfaction ", ou " Lou vi da Laguina, qu'ei pa da la piquitta ". Eh oui, il est plutôt recommandé de pratiquer le patois sans problème afin de comprendre l'intégralité des discours, mais l'ambiance et les rires suffisent parfois à apprécier le degré, où, généralement les 12,5° d'humour bien dosés de ces oraisons sont bien loin d'être funèbres. Dimanche, les maires avaient laissé la place aux " vrais " Guennois et Jean-Paul Treuil, Jacques Peuch, Jean-Yves Farge et Jean-Marie Estorges se sont donc vus accueillir par cette riante confrérie. Un tonnelier, un cuisinier ou un patron de bar (" l'estaminet local "), des choix d'intronisations orientés par le goût des bonnes choses! UNE FÊTE ANIMÉE II n'y avait pas que les intronisations pour fêter le vin à Laguenne. Du samedi matin au dimanche soir, la mairie était entourée de curieux venus assister aux diverses animations proposées par Catherine Sence et son équipe du comité des fêtes. Expositions de superbes patchworks, de sculptures, stands de produits régionaux ou dégustation de champagne, tous les Guennois, et les autres, étaient conviés à fêter, comme il se doit, les défuntes vendanges de ces coteaux si productifs, il y a quelques années encore. Une troupe d'animation de rue, " Manivelle et p'tits trous " et les traditionnels sculpteurs de ballons et groupe folklorique étaient aussi de la fête. Une fête qui, même si elle a souffert de la présence d'autres animations culturelles et sportives, en ce dernier week-end de beau temps, n'en restera pas moins dans la mémoire collective guennoise comme très réussie et très arrosée!
V.P (La montagne mercredi 3 octobre 2001)
C'était une ambiance de soirée de village d'un temps oublié à la salle des fêtes de Laguenne, samedi soir. Entre l'apéro et le repas, de la musique. Entre le dessert et le digestif, des sketchs. Le tout sur un ton rigolard et léger, si la gauloiserie n'existe plus vraiment, la guennoiserie elle, a de bonnes soirées devant elle. Le timing de la soirée était réglé à la bouteille de vin près, à 20 h 30, l'apéritif commençait. A 21 h 15, sur la scène, débutait la remise des "taons d'or" animée par Gilberte et La Guite " puis la Famille Zim'Boum qui a remporté un vif succès pour son jazz blues d'excellent niveau. " Ils ont terminé leur concert à la foire à 17 h 30 et, aussitôt, ils ont enchaîné sur la salle des fêtes alors que ça n'était même pas prévu. Ca montre vraiment que l'ambiance est très importante et que tout le monde soutient ce principe de manifestation ", témoigne Catherine Sence, présidente du comité des fêtes depuis cette année. A la fin du repas, on éteint les lumières et après le beau brin de voix d'une jeune Tulliste, on frappe les trois coups. Déjà, dehors, ceux qui doivent rentrer tôt se font raccompagner, sous de sages recommandations, « Tu feras attention en rentrant ». Et le spectacle commence. Nanou Caquot interprète un morceau a capella en patois. L'atmosphère est posée : nostalgie, tradition et humour. Très vite, tout le monde rit aux larmes jusqu'à l'incontournable problème technique. Cette fois-ci, c'est le son qui ne fonctionne pas. On arrête, on reprend très vite et on rit de plus belle. « Ce ne sont pas les acteurs qui ont disjoncté, c'est le courant », lâche-t-on sur scène. On parodie des gens, des chansons, des styles de vie, des politiques ou des croyances. « Milladioux, va falloir l'ram'ner à sa bourgeoise maintenant, attrape la bourouette. Le maillon faible est éliminé ! ». C'est un mélange de tout l'humour populaire qui est proposé dans ce cabaret. « On répète depuis le mois de mai, raconte André après le spectacle, au rythme où on peut. Ce n'est pas facile de réunir 20 personnes les week-ends pour préparer un spectacle comme celui là. Ce n'est pas du grand théâtre mais ce n'est pas non plus le but. On veut juste montrer qu'on peut amuser tout le monde avec un truc simple et sans budget ". Cette soirée réussie " n'aurait pas pu se faire sans l'aide de la mairie et de tout le personnel, a précisé Catherine Sence. On avait tablé sur 300 personnes et ça fait maintenant 15 jours qu'on a arrêté les réservations à plus de 400 repas ". Enfin, à 1 heure, on tire le feu d'artifice et le DJ lance la soirée dansante qui se finira après 4 heures du matin. Le vin a coulé à flots et les rires aussi dans cette salle des fêtes qui pense déjà à accueillir une autre soirée de ce type avant l'année prochaine. Tant qu'il y a de 1a demande, un cabaret d'antan comme celui-là n'est pas prêt de disparaître, à Laguenne V.P (La montagne mercredi 3 octobre 2001)
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Toutes les jeunes filles âgées de 12 à 17 ans n'ont pas pour principal souci de se pomponner devant leur miroir ou de passer des heures au téléphone avec leurs copines afin de se raconter un épisode de Beverly Hills ou leur dernière histoire de " mecs ". Certaines préfèrent passer des vacances actives et n'hésitent pas à accomplir des tâches difficiles et même plutôt masculines. C'est le cas de Laetitia, Flora, Caroline, Céline et les autres. Ces adolescentes arrivent tout droit du Pas-de-Calais où elles sont hébergées dans une structure d'accueil. Depuis jeudi, et jusqu'au 24 août, elles participent à un chantier de jeunes, proposé par Profession Sport 19 (1) : la restauration d'un terrain viticole sur un coteau guennois.
Placée à la croisée de petits chemins sur les hauteurs de Laguenne, la parcelle accidentée d'environ un hectare a été rachetée, il y a quelques temps, par la commune. La mission des treize jeunes filles, encadrées par quatre animateurs de leur centre et par Ludovic Salesse, animateur socio-sportif de Profession Sport, est de débroussailler un lopin de terre où se trouvent des ceps de vigne abandonnés depuis près de 20 ans. " II faut dégager et identifier ceux qui sont sains, réintroduire quelques autres cépages et reconstituer un vignoble sur deux ou trois ans ", explique Ludovic Salesse.
Selon Ludovic Salesse, ce cep de vigne et sa grappe mis à nu seraient issus de Cahors
La culture de la vigne était, en effet, une tradition au début du XX e siècle à Laguenne. Elle était plutôt sporadique et la production familiale. Cependant, il existe toujours, perdus au milieu des ronces et autre amas de végétation, des pieds de vigne qui ne demandent qu'à revoir la couleur du ciel et recevoir la chaleur du soleil.
Après quelques centaines de mètres dans un chemin aride, les jeunes filles arrivent sur la parcelle magique appelée Le clos Delbos. Une charmante cabane nommée " Mon plaisir " contient tout le matériel nécessaire à l'entretien.
JANE DE LA JUNGLE
Débroussailleuse et tronçonneuse ne sont utilisées que pour les gros travaux. Ludovic est seul habilité à s'en servir. Les jeunes filles sont, elles, dotées de faucilles, serpettes, sécateurs, coupe-coupe et machettes. La parfaite panoplie de ces " Jane " décidées à venir à bout de la jungle.
Un concept de vacances intéressant. C'est une façon d'accompagner ces jeunes, de générer un collectif en terme d'entraide et d'action citoyenne.
Lors de la première journée, Flora et ses copines se sont montrées véritablement enthousiastes. Le projet est sympa : " Au moins, on est occupé et on est en plein air ".
Sur le côteau guennois, le chantier des jeunes s'organise. On y coupe sans état d'âme toutes les mauvaises herbes.
Pour la première prise de contact avec le terrain, Ludovic donne ses conseils concernant l'utilisation des outils. Bien entendu, il faut faire attention à ne pas se blesser. Le terrain est pentu, il fait chaud, la présence de reptiles est à redouter. Et pourtant, la bonne humeur est de mise. " Lorsque vous voyez un piquet, c'est sûrement qu'il y a un pied de vigne", tuyaute Ludovic en leur montrant une feuille afin qu'elles puissent les identifier plus facilement. Néanmoins, avant de chouchouter les vignes, il faut couper les sapins et les ronces. " Le plus difficile, c'est d'apprivoiser le maniement des outils", assure Flora, 17 ans, qui essaye de venir à bout, pour la première fois de sa vie, d'une ronce géante.
De leur côté, Céline et Laetitia sont affectées à une autre tâche, réunir et entasser en un même lieu tous les débris des végétaux. "II faut des bras pour évacuer les broussailles ".
Les gestes se répètent et au fil de l'exercice, ils se font moins hésitants, plus précis.
" Inutile de taper comme des furieuses, conseille Ludovic. Ça vient tout seul. Et tenez la branche pour éviter qu'elle ne rebondisse dans l' oeil de votre voisine
Le chantier s'organise peu à peu. D'ici quelques jours, les 15 mètres sur 50 seront nettoyés. II sera alors temps d'envisager la réimplantation de quelques ceps. Quant aux premières vendanges et à la première dégustation, c'est une autre histoire. " C'est pas gagné, avoue Ludovic. Mais peut-être que d'ici deux ans, durée du projet, on pourra goûter le vin.
(1) Un premier groupe de jeunes a commencé le défrichement début août. C'étaient de jeunes corréziens qui s'étaient inscrits individuellement au stage de Profession Sport.
(La Montagne 18 août 2001)
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